Toujours proche de vous
La Roche-sur-Yon, ville ambassadrice du don d’organes
Après Mouilleron-le-Captif, Dompierre-sur-Yon, La Ferrière, et comme plus de 800 villes en France, La Roche-sur-Yon est devenue, jeudi 16 octobre, « Ville ambassadrice du don d’organes ».
« En rejoignant le réseau des Villes ambassadrices du don d’organes, créé par le collectif Greffes+, La Roche-sur-Yon a choisi de s’inscrire dans un mouvement national de solidarité, confie Patricia Murail-Gentreau, conseillère municipale déléguée à la santé, à la prévention et à l’attractivité médicale. La Ville s’engage ainsi à promouvoir le ruban vert, symbole du don d’organes, à sensibiliser et à favoriser les échanges autour d’un geste encore trop souvent tabou. »
« C’est aujourd’hui avec un grand plaisir que La Roche-sur-Yon devient « Ville ambassadrice du don d’organes », poursuit Luc Bouard. Je souhaite que toutes les communes de l’agglomération s’inscrivent aussi dans la démarche pour mettre en lumière cette belle cause nécessaire. »
Trop peu de dons pour satisfaire la demande
Poumon, foie, rein, pancréas, intestin, cœur… Le nombre de greffes en France s’élève à 6 000 par an. « Un chiffre dérisoire face au nombre de patients en attente, estimé à 22 000 », confie le docteur Laurent Martin-Lefevre, médecin-réanimateur au CHD Vendée – site de La Roche-sur-Yon et coordinateur du don d’organes en Vendée et à Nantes. Chaque année, environ un millier de personnes décèdent faute de greffons ou en raison du refus des familles. « L’opposition des proches est en effet la première cause de non-prélèvement, souligne le praticien. Dans 60 % des cas, les familles ne connaissent pas la décision de leur défunt et donc, dans le doute, elles refusent. »
« Le don d’organes sauve des vies ou permet, dans le cadre d’une greffe de rein par exemple, d’améliorer considérablement les conditions de vie des patients, explique Francis Charpentreau, greffé du foie en juillet 2018. Sans ce don, que j’ai reçu à l’âge de 66 ans, je ne serais plus là pour vous en parler. » Délégué départemental pour la Vendée de l’association Transhépate Bretagne Ouest et membre du collectif Greffes+, Francis Charpentreau a décidé, depuis, de se consacrer à la promotion du don d’organes. « Devenu « patient expert » dans le service Hépatologie au CHD Vendée – site de La Roche-sur-Yon, je participe à des actions d’éducation thérapeutique et témoigne de mon parcours de vie. C’est une manière pour moi de remercier mon donneur et ses proches. »
« Ma fille Clara est née avec une maladie grave et mortelle, témoigne Nelly Gendronneau. Grâce à un suivi médical exemplaire, elle a pu être greffée du foie à 2 ans et 4 mois. Cette année, ma fille a 12 ans et nous fêtons un anniversaire un peu spécial, ses 10 ans de greffe. J’ai donné naissance à ma fille une première fois et grâce à la greffe, on lui a donné une deuxième naissance. »
« J’ai commencé à fumer très jeune, raconte Valérie Szymkowiak, présidente de l’Association des transplantés thoraciques de l’ouest. Après plusieurs bronchites saisonnières, on m’a diagnostiqué une Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), aussi appelée la bronchite du fumeur. Mon seul espoir, c’était la transplantation pulmonaire. J’ai attendu 3 ans pour la greffe. Cela fait maintenant 11 ans que je suis transplantée. Merci à mon donneur et à sa famille pour ce don de vie et d’espoir. »
L’affaire de tous
Chaque Français est considéré comme donneur d’organes, sauf s’il fait part de son opposition. Mais, lors d’un décès, la loi impose aux équipes médicales de consulter la famille. « Cette question se pose malheureusement au pire des moments et, trop souvent, les familles choisissent de s’y opposer », confie Francis Charpentreau. En outre, le prélèvement d’organes n’est possible que dans de rares circonstances. Les donneurs sont des personnes décédées après un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral ou parfois après un arrêt cardiaque. « Cela concerne moins de 1 % des personnes qui meurent à l’hôpital, limitant encore le nombre de greffes possibles, rappelle le docteur Laurent Martin-Lefevre. Au-delà de l’information du grand public, l’une des solutions est également de former les professionnels de santé afin de valoriser la dynamique en faveur du don d’organes et de marquer l’engagement des hôpitaux de Vendée à cette cause de santé publique. La récente labellisation en « Hôpital ambassadeur du don d’organes » s’inscrit pleinement dans cet objectif. »